Régime fiscal de l'artiste

Textes extraient du site internet du Centre National des Arts Plastiques (CNAP)  en Septembre 2009.

 

Régime fiscal

Définitions
Déclaration d'impôts
TVA
Taxe professionnel, taxe d'habitation
Mécénat, parrainage

 

Définitions.                         Haut de page

Quelles sont les obligations fiscales de l'artiste indépendant ?
Comme tous les autres revenus, les revenus tirés d’une activité artistique (ventes d’oeuvres, quel que soit l’acheteur, cession de droits de reproduction) doivent être déclarés annuellement au centre des impôts de votre résidence fiscale.

Les artistes auteurs bénéficient de dispositions fiscales spécifiques (en matière de taxe à la valeur ajoutée - TVA, taxe professionnelle, impôt sur le revenu...).

Il est donc important que, dès votre début d’activité, le centre des impôts de votre domicile connaisse bien la nature indépendante de votre activité et qui relève des bénéfices non commerciaux.

Vous pouvez en effet être artiste et salarié au titre de cette activité, dès lors que vous avez un employeur. Si vous vendez des oeuvres ou cédez des droits d’auteur par ailleurs, il vous revient de les déclarer en plus de votre salaire.
 

Quelle est la définition d'une oeuvre d'art pour les services fiscaux ?
La réglementation fiscale donne une liste de réalisations qu'elle considère comme oeuvres d'art, auxquelles s’applique un taux réduit de TVA (5,5%), et un régime spécifique d’impôt sur les revenus (bénéfices non commerciaux). Cette énumération purement fiscale ne doit pas être confondue avec la notion d'oeuvre originale telle qu'elle résulte du CPI.

Article 98 A de l’annexe III du Code général des impôts (CGI).

" Sont considérées comme oeuvres d'art les réalisations ci-après :

- tableaux, collages et tableautins similaires, peintures et dessins, entièrement exécutés à la main par l'artiste, à l'exclusion des dessins d'architectes, d'ingénieurs et autres dessins industriels, commerciaux, topographiques ou similaires, des articles manufacturés décorés à la main, des toiles peintes pour décors de théâtres, fonds d'ateliers ou usages analogues ;

- gravures, estampes et lithographies originales tirées en nombre limité directement en noir ou en couleurs, d'une ou plusieurs planches entièrement exécutées à la main par l'artiste, quelle que soit la technique ou la matière employée, à l'exception de tout procédé mécanique ou photomécanique ;

- à l'exclusion des articles de bijouterie, d'orfèvrerie et de joaillerie, productions originales de l'art statuaire ou de la sculpture en toutes matières dès lors que les productions sont exécutées entièrement par l'artiste; fontes de sculpture à tirage limité à huit exemplaires et contrôlé par l'artiste ou ses ayants droit ;

- tapisseries et textiles muraux faits à la main, sur la base de cartons originaux fournis par les artistes, à condition qu'il n'existe pas plus de huit exemplaires de chacun d'eux ;

- exemplaires uniques de céramique, entièrement exécutés par l'artiste et signés par lui ;

- émaux sur cuivre, entièrement exécutés à la main, dans la limite de huit exemplaires numérotés et comportant la signature de l'artiste ou de l'atelier d'art, à l'exclusion des articles de bijouterie, d'orfèvrerie et de joaillerie ;

- photographies prises par l'artiste, tirées par lui ou sous son contrôle, signées et numérotées dans la limite de trente exemplaires, tous formats et supports confondus. "

Par ailleurs, le taux de TVA réduit est applicable aux oeuvres audiovisuelles sur support analogique ou numérique, ainsi que les biens mobilier constitutifs de l’installation dans laquelle elles s’intègrent, lorsqu’il font l’objet d’une facturation globale, sous réserve que le tirage de celles-ci soit contrôlé par l’artiste ou ses ayants-droit, et limité au plus à 12 exemplaires, et qu’elles soient signées et numérotées par l’artiste, ou à défaut, accompagnées d’un certificat d’authenticité signé et numéroté par le dit artiste.

Que signifie ne vendre que le produit de son art ?
C'est ne vendre que ses propres oeuvres, qui peuvent aussi être des oeuvres de collaboration. Ces oeuvres peuvent être produites avec le concours d'autres professionnels ou d'un assistant.

Article 1460-2° du CGI et l'instruction du 30 décembre 1975, (6 E-7-75, § 91), " peut être considéré comme artiste ne vendant que le produit de son art, celui qui exécute des oeuvres dues à sa conception personnelle, soit seul, soit avec les concours limités indispensables à l'exercice de son art. "

En revanche, si vous vendez les oeuvres d’autres artistes, cette activité constitue un commerce d’art, qui doit être déclaré en tant que tel, et qui est soumis aux impositions, contributions et cotisations fiscales et sociales assises sur le chiffre d’affaire ou les commissions perçues sur les ventes.

Puis-je exercer une autre activité que celle d’artiste ?

Oui, mais cette activité ne relève pas du même régime fiscal. Si vous commercialisez vous-même des reproductions de vos oeuvres (au delà des tirages prévus pour les sculptures ou les photographies par exemple), vos revenus relèvent de bénéfices industriels et commerciaux (voir aussi, exercice de l’activité).

Pour bénéficier du régime fiscal des artistes auteurs, ai-je besoin d’un numéro de SIRET ?
Le numéro de SIRET est obligatoire, dès lors que vous exercez votre activité à titre habituel, constant et dans un but lucratif. Il vous permet de facturer à vos clients en tant que travailleur indépendant.

C’est auprès de votre centre des impôts que vous effectuez la démarche destinée à enregistrer votre activité dans la nomenclature des activités françaises (NAF). Cette démarche vous permet d’être considéré comme un travailleur indépendant, relevant du code 923A correspondant aux activités artistiques. L’Insee vous délivre alors un numéro de SIRET.

Déclaration d'impôts                                       Haut de page

Dois-je faire une déclaration, dès que je commence à vendre mes oeuvres ?
Vous devez déclarer votre activité au centre des impôts dont vous dépendez et vous devez cotiser aux assurances sociales des artistes auteurs (Maison des Artistes - AGESSA) dès le premier euro perçu.

Déclarer son activité permet d'avoir une date de début d'activité pour les déclarations fiscales et la déclaration d'activité est un document nécessaire pour se faire recenser par la Maison des Artistes en vue de son affiliation.

Dans quelle case de ma déclaration de revenus dois-je mettre mes revenus artistiques ?
Les revenus artistiques (ventes d’oeuvres, droits d’auteur) doivent être déclarés dans la catégorie des bénéfices non commerciaux (BNC), dès lors que l’activité est exercée à titre habituel, constant, et dans un but lucratif. Dans le cas contraire (activité accessoire, occasionnelle), ils doivent également être déclarés, mais dans le cadre E de la déclaration 2042 C, au titre des bénéfices non commerciaux non professionnels.

Il existe deux régimes d'imposition : le régime de la déclaration contrôlée et le régime spécial " micro BNC ".

J’ai besoin de conseils pour remplir ma déclaration d’impôts. Où m’adresser ?
Les centres des impôts sont à même de vous renseigner. Même si vous pensez n’être pas imposable, il est recommandé de remplir une déclaration, afin d’obtenir un avis de non-imposition. En effet, ce document peut se révéler indispensable pour effectuer certaines démarches et obtenir le bénéfice de certains avantages.

Des associations ou organismes peuvent vous apporter une expertise sur votre situation. S’ils sont agréés par les centres des impôts, vous pouvez bénéficier de certains avantages.

J’ai besoin de conseils pour tenir ma comptabilité. Où m’adresser ?
Les associations de gestion agréées (AGA), dont certaines sont spécialisées dans le conseil aux artistes (peintres, sculpteurs, graphistes, photographes, etc), ont pour vocation d’informer et d’accompagner les travailleurs indépendants dans les domaines de la fiscalité et de la comptabilité.

Les adresses des AGA sont consultables auprès de votre centre des impôts.

L’adhésion à une AGA permet d’obtenir un abattement fiscal. Le montant de l’adhésion peut être remboursé pour partie sous la forme d’un crédit d’impôt.

Qu’est-ce que la déclaration contrôlée ?
Le régime fiscal de la déclaration contrôlée permet d’établir sa déclaration de résultats en tenant compte de ses dépenses professionnelles. Il entraîne des obligations en matière de comptabilité.

Article 96-1 du Code général des impôts.
Ce régime est obligatoire pour les artistes dont les recettes annuelles TTC excèdent 27 000 €. Peuvent également se placer sous ce régime les artistes dont les recettes annuelles sont inférieures à 27 000 €, lorsqu’ils sont en mesure de déclarer exactement le montant de leur bénéfice net, et de fournir à l’appui de leur déclaration toutes les justifications nécessaires. Cette option peut être intéressante pour les artistes ayant de lourds frais professionnels. L'option est effectuée pour 2 ans et se reconduit tacitement par période de 2 ans. Le revenu imposable est égal aux recettes encaissées diminuées des frais professionnels.

Dans ce régime, les obligations comptables sont la tenue d'un livre journal sur lequel sont inscrites les recettes et les dépenses (article 98 du Code général des impôts) et d'un registre des immobilisations et des amortissements ainsi que la conservation de toutes les pièces justificatives, les dépenses nécessaires pour l’exercice de la profession devant être justifiées.

L'artiste remplit les déclarations n° 2042, n° 2042 C et n° 2035 qu'il adresse au centre des impôts de son domicile.

En pratique, l’option pour ce régime ne nécessite aucun formalisme particulier et résulte de la souscription de la déclaration modèle 2035. En revanche, la renonciation à cette option doit être effectuée avant le 1er février de l’année ouvrant sa période d'application.

 Qu’est-ce que le régime "micro BNC" ?
Le régime fiscal dit « micro BNC » permet d'évaluer forfaitairement ses charges par application d'un abattement forfaitaire au montant brut des recettes réalisées. Il comporte des obligations comptables et déclaratives simplifiées.

Article 102 ter du Code général des impôts. - Ce régime est applicable lorsque le montant brut des recettes HT de l'année civile n’excède pas 27.000 €, et lorsque le contribuable est exonéré de TVA ou bénéficie de la franchise en base de la TVA.

L'artiste porte directement sur sa déclaration annuelle de revenus n° 2042 à la rubrique "régime spécial revenus non commerciaux professionnels", le montant brut de ses recettes. Le bénéfice net est calculé par l'administration fiscale par application à ces recettes d'un abattement forfaitaire représentatif de toutes les charges égal à 34% de frais.

Les obligations comptables sont la tenue d'un livre journal donnant le détail journalier des recettes professionnelles.

Attention, cependant, l'artiste est exclu de ce régime lorsqu'il a opté pour le paiement de la TVA au lieu d'être placé sous le régime de la franchise de TVA et également lorsqu'il a opté pour le régime spécial d'imposition prévu à l'article 100 bis du Code général des impôts, lequel prévoit que « les bénéfices imposables provenant de la production littéraire, scientifique ou artistique (...), à la demande des contribuables soumis au régime de la déclaration contrôlé, être déterminés en retranchant, de la moyenne des recettes de l’année de l’imposition et des deux années précédentes, la moyenne des dépenses de ces mêmes années ».

Comment calculer mon bénéfice imposable si je suis soumis au régime de la déclaration contrôlée (n°2035) ?
Le bénéfice imposable correspond à la différence entre les recettes professionnelles encaissées et les dépenses réelles payées au cours de l'année civile.

Les annexes 2035A et 2035B servent à établir le compte de résultat fiscal (recettes et dépenses).

Quelles sont les recettes entrant dans le calcul du bénéfice imposable?
Les recettes sont les sommes effectivement encaissées par l'artiste. Les créances non recouvrées sont exclues.

Les recettes peuvent être constituées par :

- les ventes d'oeuvres,
- les cessions de droits patrimoniaux,
- les droits d'auteur versés par des tiers,
- les prestations d'organismes de sécurité sociale, d'assurances,
- les allocations attribuées en raison de l'activité artistique,
- les subventions perçues pour la réalisation d'un travail ou l'installation d'un local professionnel,
- les prix et récompenses (sauf s’ils sont attribués depuis au moins trois ans, et par un jury indépendant),
- les remboursements de frais,
- certaines indemnités...

Les recettes doivent être inscrites à la rubrique « régime spécial revenus non commerciaux professionnels » sur la déclaration fiscale modèle 2042.

Quelles sont les dépenses déductibles ?
Ce sont les frais professionnels, c'est à dire les dépenses payées nécessitées par l'exercice de l'activité. Sont déductibles par exemple les frais de matières premières, d'acquisition de matériel, de loyers, de documentation, de déplacements, les frais de formation lorsqu’ils sont en rapport avec l’activité professionnelle, les impôts et taxes liés à la profession (taxe foncière correspondant à la partie professionnelle par exemple), les cotisations syndicales ou professionnelles.

Quelles sont les cotisations sociales qui peuvent être déduites dans le cadre de la déclaration 2035 ?
Les cotisations d’assurances sociales (maladie-maternité et assurance vieillesse) sont à porter en dépenses dans la déclaration 2035, de même que la CSG, mais pour la seule part déductible (5,1%). L’autre partie (2,4%) n’est pas déductible, non plus que la CRDS.

Sont également déductibles les cotisations versées au titre de la mutuelle et de la prévoyance (article 24 de la loi n° 94-126 du 11 février 1994, dite " loi Madelin ").

L'administration fiscale refuse de me considérer comme artiste professionnel en raison de la modicité de mes revenus et n'accepte pas la déduction des frais de mon activité d'artiste, quels sont mes droits ?
Les déficits et pertes subis dans le cadre d'une activité artistique peuvent être imputés sur le revenu à condition qu'il s'agisse d'une activité professionnelle. Pour établir qu'il est professionnel au sens fiscal, il faut que l'artiste apporte la preuve qu'il exerce son activité à titre habituel et constant et dans un but lucratif. Ces trois conditions doivent être remplies simultanément. Ces situations sont examinées au cas par cas par l'administration fiscale. Elle peut en effet considérer que l’activité artistique n’est pas exercée à titre habituel, constant et dans un but lucratif. Le régime d’imposition appliqué est alors celui de la déclaration n°2042C, cadre E, des bénéfices non commerciaux non professionnels. Dans ce dernier cas, les déficits éventuels liés à l’activité ne peuvent être reportés que le résultat des années suivantes, dans la limite de six années, et pour la même activité.

Code Général des Impôts art. 156-I. Instruction du 27 août 1993.

Je commence une activité artistique en 2009. Puis-je bénéficier d'un abattement sur mon bénéfice ? Sous quelles conditions ?
Afin d'inciter les jeunes artistes du domaine des arts graphiques et plastiques (peinture, gravure, sculpture, photographie, graphisme ....) à développer leurs activités en France, un abattement est institué par la loi de finance rectificative votée le 30 décembre 2005, pour les activités commencées à compter de 2006, imposables l’année suivante.

Cet abattement de 50%, plafonné à 50 000 €, s'applique :

- aux revenus imposés dans la catégorie des bénéfices non commerciaux résultant de la cession des oeuvres, ainsi que de la cession et de l'exploitation des droits patrimoniaux ;

- aux auteurs imposés au régime de la déclaration contrôlée à l'exception des auteurs ayant opté pour le régime spécial d'imposition prévu à l'article 100 bis du CGI ;

- au titre des cinq premières années d'activité commencées à compter du 1er janvier 2006.

Mes revenus sont variables, mes impôts peuvent-ils être répartis sur plusieurs années ?
Sous certaines conditions, vous pouvez demander à ce que votre revenu annuel soit ramené à la moyenne des 3 ou 5 dernières années, c’est à dire à être imposé sur la base moyenne de vos bénéfices de l’année d’imposition et des deux ou quatre années précédentes. Si vous adoptez ce mode d'évaluation pour une année quelconque, vous êtes obligatoirement soumis au régime de la déclaration contrôlée.

Article 100 bis du Code Général des Impôts.

- Les bénéfices imposables provenant de la production littéraire, scientifique ou artistique de même que ceux provenant de la pratique d'un sport peuvent, à la demande des contribuables soumis au régime de la déclaration contrôlée, être déterminés en retranchant, de la moyenne des recettes de l'année de l'imposition et des deux années précédentes, la moyenne des dépenses de ces mêmes années.

- Les contribuables qui adoptent ce mode d'évaluation pour une année quelconque sont obligatoirement soumis au régime de la déclaration contrôlée en ce qui concerne les bénéfices provenant de leur production littéraire, scientifique ou artistique ou ceux provenant de la pratique d'un sport. L'option reste valable tant qu'elle n'a pas été expressément révoquée; en cas de révocation, les dispositions du premier alinéa continuent toutefois de produire leurs effets pour les bénéfices réalisés au cours des années couvertes par l'option.

- A compter de l'imposition des revenus de 1982, les contribuables peuvent également demander qu'il soit tenu compte de la moyenne des recettes et des dépenses de l'année d'imposition et des 4 années précédentes.

- Les contribuables qui adoptent cette période de référence ne peuvent revenir sur leur option pour les années suivantes.

J’ai touché une allocation de recherche, une aide, une subvention, un prix : sont-ils imposables ?
Font partie des recettes professionnelles à déclarer :

- les allocations de recherche ;
- les aides et subventions ;
- les prix et récompenses.

Toutefois, les montants correspondants aux prix littéraires et artistiques attribués depuis au moins 3 ans par un jury indépendant sont exonérés.

Les prix, récompenses et aides à la création ne sont pas imposables à la TVA dès lors qu’ils ne rémunèrent pas une livraison de biens ou l’exécution d’une prestation de services.

J'ai une bourse d'études, est-ce imposable ?
Seule une bourse d'études allouée selon des critères sociaux, en vue de permettre à son bénéficiaire de poursuivre ses études dans un établissement d'enseignement, n'est pas imposable.

Je souhaite éditer et vendre des cartes postales ou des posters reproduisant mes oeuvres, en tant qu'artiste est ce possible ?
Oui, mais cette activité peut entraîner un régime fiscal (bénéfices industriels et commerciaux), et un régime social différents.

TVA                                       Haut de page

Je suis artiste-auteur, est-ce que je dois payer la T.V.A. ? Puis-je bénéficier d’une franchise spécifique ?
La TVA (taxe sur la valeur ajoutée) est un impôt indirect sur la consommation dû sur les recettes. Les auteurs d'oeuvres de l'esprit sont soumis à la TVA sur les ventes d’oeuvres et les cessions de droits d’auteur au taux de 5,5% (taux réduit).

Cependant, les auteurs d’oeuvres de l’esprit bénéficient d’une franchise en base spécifique pour la livraison de leurs oeuvres et l’exploitation de leurs droits patrimoniaux, si leur chiffre d'affaires de l'année précédente est inférieur à 41 500 € et ne dépasse pas pour l’année en cours un montant de 51 000 €.

Les auteurs d’oeuvres de l’esprit bénéficient d’une franchise pour les opérations non couvertes par la franchise spécifique (exemple : prestations de services ou livraison de biens), si le chiffre d’affaire relatif à ces opérations pour l’année précédente n’excède pas 17 000 €, et s’il ne dépasse pas 20 500 € au titre de l’année en cours.

Un artiste est donc dispensé du paiement de la TVA si son chiffre d'affaires de l'année précédente est inférieur à 41 500 €.

Dans ce cas, il doit indiquer sur ses factures "dispensé du paiement de la TVA en application de l'article 293-B du Code général des impôts".

Il est assujetti en cours d’année, si les recettes de l’année en cours excèdent 51 000 € ; dans ce cas, l’assujettissement à la TVA prend effet au premier jour du mois au cours duquel les recettes dépassent cette somme.

Il peut également opter pour le paiement de la TVA, même en cas de revenus inférieurs au seuil de 41 500 € (car cela permet de récupérer la TVA sur les achats). Cette option s’applique aux deux années incluant celle où l’auteur a posé cette option.

Ces dispositions s'appliquent aux chiffre d'affaires à compter de 2009 et ces seuils seront actualisés chaque année dans la même proportion que la limite supérieure de la première tranche du barème de l'impôt sur le revenu et arrondis à la centaine d'euros la plus proche.

J’ai d’autres activités : sont-elles soumises à la TVA ? Puis-je bénéficier d’une franchise de droit commun ?
Si vous effectuez des prestations de service, le taux de TVA applicable est de 19,6%, une franchise de droit commun est applicable, si le montant de ces prestations n’excède pas 32 000 € pour l’année civile précédente, et si les recettes de l’année en cours n’excèdent pas 34 000 €.

Si vous réalisez des livraisons de biens, une franchise de droit commun est applicable, si le chiffre d’affaire n’excède pas 80 000 € pour l’année civile précédente, et si les recettes de l’année en cours n’excèdent pas 88 000 €.

Attention, la franchise de droit commun et la franchise spécifique ne peuvent se cumuler.

Vous ne pouvez par ailleurs être affilié au régime de sécurité sociale des artistes auteurs si votre activité principale consiste en des livraisons de biens ou des prestations de service.

Ces dispositions s'appliquent aux chiffre d'affaires à compter de 2009 et ces seuils seront actualisés chaque année dans la même proportion que la limite supérieure de la première tranche du barème de l'impôt sur le revenu et arrondis à la centaine d'euros la plus proche.

Quels sont les régimes d’application de la TVA ?
Il existe deux régimes d’application :

- le régime réel normal : l’artiste effectue une déclaration mensuelle et paie chaque mois la TVA, ce qui implique de tenir une comptabilité mensuelle détaillée imprimé CA3) ;

- le régime simplifié : l’artiste paie quatre acomptes trimestriels de TVA (imprimé CA 12).

Quelles sont les conditions d'exonération de TVA lors des ventes réalisées en atelier ?
Il n'y a pas d'exonération particulière. Les ventes en ateliers sont soumises à la TVA et sont à inclure dans le chiffre d’affaires. Au delà de 41 500 €, l’assujettissement à la TVA est obligatoire.

Ces dispositions s'appliquent aux chiffre d'affaires à compter de 2009 et ces seuils seront actualisés chaque année dans la même proportion que la limite supérieure de la première tranche du barème de l'impôt sur le revenu et arrondis à la centaine d'euros la plus proche.

Je suis photographe, quel taux de TVA dois-je appliquer pour les dépenses de prise de vue ?
Lorsque les travaux d’études, de conception ou de mise en oeuvre (dans le cas des photographes ce seront les facturations de prises de vue, les travaux de retouche sur photos numériques) sont suivis d’une cession du droit de représentation ou de reproduction, l’ensemble de l’opération s’analyse au regard de la T.V.A comme une cession de droits. Le taux réduit est alors applicable à l’ensemble des opérations y compris pour la facturation au client des frais engagés pour la réalisation de la prestation artistique.

Instruction de la Direction Générale des Impôts (DGI) du 9 octobre 1991 (référence 3 A-15-91).

Les frais annexes liés à l’exercice de la profession, et en particulier les frais normalement à la charge du client doivent être enregistrés comme des « débours », payés pour le compte du client. Leur facturation doit être établie à son nom.

Je suis photographe, quel taux de TVA dois-je appliquer pour la vente d'une photographie originale ?
Les ventes de photographies originales telles que définies par la loi, tirages originaux, signés et numérotés par l'artiste dans la limite de 30 exemplaires tous formats et supports confondus, et dont l'auteur est vivant, sont taxables à 5,5%, comme les ventes d’oeuvres d’art.

Dans les autres cas (édition de multiples), le taux de TVA applicable est de 19,6%.

Une galerie ou un client dans un autre pays de l’Union me demande mon numéro de TVA intracommunautaire. A quoi sert-il et comment l’obtenir ?
Toute entreprise ou travailleur indépendant facturant à des clients au sein de l’Union européenne doit avoir un numéro de TVA intracommunautaire. Il se compose d’un identifiant du pays (FR pour la France), d’une clé (à deux chiffres) suivis du numéro SIRET.

Vous pouvez obtenir ce numéro intracommunautaire, soit au moment ou vous faites la démarche auprès de votre centre des impôts pour être répertoriée par l’INSEE, soit ultérieurement. Vous pouvez avoir un numéro de TVA intracommunautaire tout en demeurant dispensé du paiement de la TVA en application de l'article 293-B du Code général des impôts.

Taxe professionnelle, taxe d'habitation                                   Haut de page

Je suis artiste, dois-je payer la taxe professionnelle ?

La taxe professionnelle est due en principe par les personnes qui exercent à titre habituel une activité professionnelle non salariée.

Certains personnes limitativement énumérées par l'article 1460-2°, 2° bis et 3° du code général des impôts sont exonérées de taxe professionnelle, notamment les peintres, sculpteurs, graveurs et dessinateurs lorsqu'ils ne vendent que le produit de leur art, les auteurs et compositeurs, ainsi que les photographes.

L’article 1460-2° bis du CGI exonère de la taxe professionnelle "les photographes auteurs, pour leur activité relative à la réalisation de prises de vues et à la cession de leurs oeuvres d'art au sens de l'article 278 septies ou de droits mentionnés au g de l'article 279 et portant sur leurs oeuvres photographiques." Une instruction fiscale du 31 mars 2005 précise le champ d’application de l’exonération pour les photographes.

Les graphistes bénéficient en principe de l'exonération à condition que leur activité soit limitée à la création d'oeuvres graphiques, ce qui exclut par exemple la facturation de travaux relevant des techniques d'imprimerie. Les services fiscaux examinent au cas par cas la situation des graphistes en fonction de la nature de leurs travaux et des circonstances de l'exercice de leur activité.

Les auteurs de logiciels ne sont pas exonérés.

Je suis exonéré de la taxe professionnelle. Suis-je soumis à la taxe d’habitation ?

Lorsqu'un artiste occupe un local à usage exclusivement professionnel il est totalement exonéré de la taxe professionnelle, et la taxe d'habitation ne s'applique pas. Lorsque le local comporte une partie professionnelle et une partie destinée à l’habitation, seule cette dernière reste soumise à la taxe d'habitation en proportion de la surface occupée pour cet usage, à condition que la partie à usage professionnel soit impropre à l’habitation. Cette exonération partielle n’est pas automatique, et doit faire l’objet d’une demande motivée auprès du centre des impôts. Par ailleurs, il importe de vérifier que l’exercice d’une activité professionnelle est autorisée par les règlements d’urbanisme et le cas échéant le règlement de copropriété.

Selon l’article 1407-II-1° du CGI, ne sont pas imposables à la taxe les locaux passibles de la taxe professionnelle lorsqu'ils ne font pas partie de l'habitation personnelle des contribuables (exemple : un atelier de travail indépendant).

Je suis propriétaire de mon atelier, dois-je payer la taxe foncière ?

Vous devez dans tous les cas vous acquitter de la taxe foncière dès lors que vous êtes propriétaire ; elle peut toutefois être portée dans les dépenses concourant à la détermination de votre bénéfice non commercial, si vous avez opté pour le régime de la déclaration contrôlée.

Quelles dépenses liées à mon atelier puis-je déduire ?

Si vous louez un local au titre de votre activité professionnelle d’artiste, vous pouvez déduire de vos recettes brutes (ventes et cessions de droits. les dépenses correspondant à cette activité (loyer, charges, assurance, etc) , pour déterminer votre bénéfice non commercial.

Si vous êtes propriétaire, votre atelier peut être considéré comme un actif professionnel ; vous pouvez alors déduire également la taxe foncière, les intérêts d'emprunt, d'éventuels travaux ou aménagements, et une partie de la valeur du local. Cette valeur doit toutefois être portée dans votre bénéfice imposable au moment de la revente, qui peut le cas échéant donner également lieu à imposition au titre de la plus-value.

Dans tous les cas, il est indispensable que la destination professionnelle du local soit bien spécifiée dans le contrat de bail (si vous êtes locataire) ou dans votre acte de vente (si vous êtes propriétaire).

Mécénat, parrainage                                       Haut de page

Quelles sont les mesures fiscales en faveur du mécénat ?

Un organisme ou une oeuvre d’intérêt général peuvent obtenir d’une entreprise des appuis financiers, en nature ou autre. En effet, l’article 238 bis du code général des impôts, permet aux entreprises assujetties à l’impôt sur les sociétés ou relevant de l’impôt sur le revenu qui procèdent à des versements au profit d’organismes ou d’oeuvres d’intérêt général de bénéficier d’une réduction d’impôt égale à 60% du montant des versements retenus dans la limite de 5 pour 1000 du chiffre d’affaires.

Le mécénat peut revêtir des formes diverses : mécénat financier (il peut s'agir de cotisations, de subventions, d'apports en numéraire), mécénat en nature (le soutien peut, dans ce cas, consister en la remise d'un bien inscrit sur le registre des immobilisations, de marchandises en stock, en l'exécution de prestations de services, en la mise à disposition de moyens matériels, personnels ou techniques), mécénat technologique (il s’agit dans ce cas de mobiliser le savoir-faire, le métier de l'entreprise au bénéfice de partenaires culturels), mécénat de compétence (il s'agit de la mise à disposition de compétences de salariés de l'entreprise, sous forme de mise à disposition de personnel ou prêt de main d'oeuvre, d'accompagnement dans le montage du projet, d'appui technique de courte ou longue durée), partenariat média.

Quelles sont les mesures fiscales en faveur du parrainage ?

Selon l’article 39-1-7éme du CGI, le parrainage correspond aux « dépenses engagées dans le cadre de manifestations à caractère [...] culturel ou concourant à la mise en valeur du patrimoine artistique [...] ou à la diffusion de la culture [et] de la langue françaises, lorsqu’elles sont exposées dans l’intérêt direct de l’exploitation ». Le parrainage répond donc à une démarche commerciale explicitement calculée et raisonnée, sa retombée doit être quantifiable et proportionnée à l'investissement initial. Les dépenses au titre du parrainage sont assimilées aux dépenses de publicité et font l’objet d’une facturation soumise à la TVA. Si le parrainage et le mécénat ont les mêmes champs d’intervention, ils se distinguent par l’existence ou non des retombées commerciales que l’entreprise peut retirer des dépenses qu’elle a engagées.

L'aide accordée par une entreprise à un parrainé entraîne certaines obligations pour celui-ci. Les obligations à la charge du parrainé peuvent se résumer à la promotion de l'entreprise. Cela peut se faire, dans le domaine culturel, en indiquant sur un panneau, un dépliant, ou l'oeuvre elle-même l'entreprise grâce à laquelle l'opération a pu avoir lieu.

Comment rechercher un parrain ou un mécène ?

En premier lieu, il est indispensable de définir avec précision le projet que vous souhaitez voir aidé et de motiver les raisons pour lesquelles vous sollicitez telle ou telle entreprise : objectifs, évaluation quantitative et qualitative du public visé, rayonnement géographique du projet, nature des contreparties offertes à l’entreprise, budget. Il est important de bien connaître les entreprises pour mieux les sélectionner. Les entreprises mécènes ont déjà défini une stratégie dans laquelle le projet s'insère ou non. Ces entreprises figurent dans des annuaires (cf. ADMICAL, Répertoire du mécénat d’entreprise) ; elles sont faciles à connaître, ce qui entraîne un inconvénient : elles sont très sollicitées et il est donc indispensable de bien argumenter sa demande. Il faut bien entendu rechercher les entreprises dont la stratégie de mécénat et l'image générale correspondent au projet. Si l'on souhaite travailler avec des entreprises non encore mécènes, il est fondamental de connaître leur stratégie de communication globale. Bien sûr, l’entreprise elle-même est la première source d’information, mais des renseignements peuvent également être obtenus dans la presse et, surtout, auprès des chambres de commerce et d’industrie ou des unions patronales locales. Il est possible de démarcher une PME-PMI sur la base d’un projet qui correspond à la politique de production de cette entreprise : cas des plasticiens, stylistes, bijoutiers mettant en oeuvre des opérations de partenariat avec des entreprises industrielles sur la base des techniques, moyens de production et matériaux utilisés dans l’entreprise.

Existe t-il des mesures fiscales destinées à favoriser l’achat d’oeuvres d’artistes vivants ?

En application de l'article 238bis AB du Code Général des Impôts, les entreprises qui achètent des oeuvres d’artistes vivants bénéficient de dispositions fiscales avantageuses. Elles peuvent déduire le prix d'achat du résultat de l'exercice d'acquisition et des 4 années suivantes par fractions égales. La déduction opérée ne peut excéder par exercice la limite de 5 pour 1000 du chiffre d’affaires.

Ce bénéfice est accordé à la condition que les oeuvres soient exposées à titre gratuit dans un lieu "accessible au public" - voir l'instruction fiscale n°112 du 13.07.04, § n°104 à 107
S’agissant des oeuvres dont le prix d'acquisition est inférieur à 5000 € hors taxes, il est admis que la condition d'exposition au public soit satisfaite dès lors que l'oeuvre est exposée dans un lieu "accessible aux clients et/ou aux salariés de l’entreprise, à l’exclusion des bureaux personnels".

Ces dispositions ne s’appliquent pas aux particuliers.

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SIMONE DE BEAUVOIR
« C’est dans l’art que l’homme se dépasse définitivement lui-même. »